Les séances de thérapie

Enfants handicapés et cheval

Crédit : IME Les Hirondelles, Biot

Elles constituent un soin médiatisé par le cheval et pratiqué par un thérapeute.

Comme son nom l’indique la thérapie avec le cheval s’inscrit dans une dynamique de soin. En institution, elle est prescrite suite à une concertation de l’équipe soignante et correspond au projet thérapeutique individualisé du patient. Sa finalité n’est en aucun cas l’apprentissage des technicités équestres.

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Les bénéficiaires

Crédit photo IME Les Hirondelles, Biot

Ce sont essentiellement les personnes en situation de handicap et plus particulièrement les enfants suivis en psychiatrie infanto-juvénile.

Toutefois, tout un chacun dans son parcours de vie peut avoir recours à une prise en charge temporaire pour passer une situation de crise, retrouver un équilibre émotionnel et s’intégrer dans ce qui est communément appelé : recherche de développement personnel .

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Règles de mise en œuvre

En thérapie avec le cheval les activités proposées dépendent du handicap, mais aussi des capacités de la personne et de la demande. Le travail se fait en lien avec l’établissement et les professionnels paramédicaux qui prennent en charge l’usager.

Le travail proposé avec le cheval peut essentiellement être de 3 ordres :

le « handling », où l’on prend soin de l’autre, où l’on travaille la relation. – le handling de Winnicott renvoie à la manipulation physique du bébé par sa mère: les soins prodigués à l’enfant participent à ce qu’il puisse se constituer une intériorité et des limites corporelles.

  • Autour du cheval

Pour certains la séance se passera à côté du cheval, avec le cheval : pour le soigner, le caresser, le regarder manger, boire, marcher, l’écouter, prendre soin d’un autre que soi. La manipulation d’objets (nœuds d’attache, brosses…) est l’occasion de développer la motricité fine, une sensorialité.

  • Le jeu

Le jeu connaît différentes fonctions que nous utilisons suivant les axes de travail thérapeutiques. Nous pouvons travailler la mise en place d’espaces d’expériences où chacun peut s’essayer en toute sécurité, les rapports sociaux, le contact à l’autre, les règles, la perte et le gain…

travail sur sa « bulle », exercice d’aspiration où le cheval peut rejoindre et accompagner le patient dans ses déplacements.

  • Le travail en liberté

Etre avec les chevaux, dans un espace sécurisé et découvrir que l’on peut être en lien avec eux sans les toucher : Travail de contenance corporelle, d’observation et de prise de plaisir en utilisant des techniques d’éthologie équine.

  • Le travail en longe

L’objectif est de faire sentir et découvrir au patient les mouvements du cheval au pas. On abordera les notions importantes du tonus, de la posture, de la détente corporelle, de la prise de conscience du corps. Il y aura comme un réveil du corps souvent inerte et peu stimulé. Ce sera un travail sur l’autonomie, on favorisera le contact patient-cheval, en montrant les codes utilisés en éthologie.

le « holding » qui est le fait de tenir, de contenir – le holding de Winnicott renvoie à la mère qui soutient l’enfant par ses soins, sa protection, ses bercements, etc. De l’intégration du moi dérive le sentiment du « je suis ».

  • La monte

Le cavalier peut être en selle, à cru, en surselle, en selle adaptée, avec ou sans étriers, en rênes ordinaires, pédagogiques, adaptées. Les propositions d’équipement et de contact à son cheval peuvent être multiples et adaptées à ses difficultés : sécurité, confort et prise de plaisir sont les maîtres mots en thérapie avec le cheval.

  • L’équitation d’extérieur

On pourra axer le travail sur les sorties et tout ce que peut apporter l’équitation d’extérieur, vigilance particulière par rapport à son cheval, équilibre nouveau à trouver sur un terrain irrégulier, découverte de la nature.

  • L’attelage

L’attelage peut être l’occasion de découvrir une autre approche du cheval et un autre moyen de communiquer avec lui, qui est la voix.

L’attelage peut être d’extérieur mais aussi sous format de jeux et de petits parcours qui permettent les apprentissages et favorisent la concentration.

La progression va du plus « archaïque » au plus élaboré entre le contact et le portage. Grâce au holding et au handling, la psyché s’installe dans le soma (c’est à dire : le corps), l’enfant acquiert le sentiment d’habiter son corps.

Concrètement sur le terrain

  • C’est une proposition de prise en charge complémentaire aux soins déjà apportés aux personnes en situation de handicap. En concertation avec l’équipe responsable du suivi du patient, elle cherche à répondre à des objectifs de soins inscrits dans le projet individualisé.
  • Elle donnera lieu régulièrement à une évaluation, transmise à l’équipe soignante.
  • Nous ne nous situons pas dans une activité occupationnelle ou de loisir.

Ils répondront aux besoins de chacun préalablement définis après concertation de l’équipe soignante, ce pourrait être selon les cas :

  • un travail sur le schéma corporel
  • un repérage spatio-temporel
  • un travail de coordination et de la coordination fine
  • un travail sur la mise en mouvement de son corps (les postures, l’équilibre, les coordinations…)
  • apprendre à réguler ses émotions
  • prendre confiance en soi, développer sa relation à l’autre, par accroissement des interactions sociales
  • développer la communication non verbale (corporelle) et verbale, son attention
  • prendre du plaisir
  • Au sein d’un centre équestre choisi pour son cadre calme et naturel, la médiation équine se réalisera le plus souvent dans un espace clos, circulaire appelé : rond de longe d’une circonférence de 12 à 15 m.

Cet espace privilégié et rassurant reste de petite taille, il sera ainsi perçu comme:

  • confidentiel,
  • sécurisant (contenant),
  • limitant le stress,
  • confortable,
  • centralisant l’attention,

 

Il sera possible également de réaliser un travail en extérieur, type promenade en main, où la vigilance sera accrue vis à vis de son cheval, travail sur un équilibre nouveau à trouver sur un terrain irrégulier, découverte de la nature.

Dans un 1er temps, notre sélection s’est portée sur 2 centres pilotes répondant exactement au cadre de nature et de calme requis pour nos actions de terrain. Ce sont :

  • La cavalerie des enfants sise à Villeneuve-loubet, 3 chemin des ferrayonnes
  • Les poneys de Biot, 3400 route des Dolines

D’autres structures sont en cours d’étude situées à Cagnes sur mer et St laurent du var.

  • La durée de la séance est de 1h pour une personne. Elle peut être hebdomadaire ou bimensuelle.
  • La régularité du cadre thérapeutique est primordiale pour la réalisation d’un travail de fond. C’est un repère dans le temps, un travail soutenu.
  • Permanence de la personne qui conduit la séance (le thérapeute). Elle est le point de référence, la stabilité.
  • Permanence également, le plus possible, des accompagnateurs dans le cas de groupes amenés par les institutions. Ce sont eux qui font le lien avec les institutions. Ils peuvent s’ils le souhaitent :
  • Assister aux séances dans lesquels ils peuvent intervenir
  • Participer au cadre éducatif et pédagogique de la séance
  • Concourir à la participation du résident si celui-ci n’est que peu investi

 

Les accompagnateurs font partie intégrante de l’activité, ils sont porteurs du vécu du patient dans l’institution et représentent une interface en restituant le retour de séance.

Des réunions régulières, tous les trimestres, auront lieu avec l’équipe en charge du patient, afin d’évaluer la progression éventuelle ou en modifier l’orientation des soins.

  • Prise en charge individuelle: 50 € la séance de une heure
  • Forfait institution : groupe de 4 personnes maxi, sur devis

Il n’existe pas de séance « type ». Chaque séance est unique en soi et spécifique de la relation établie entre le patient et le cheval qui lui est présenté.

Cependant on peut dessiner une trame avec des objectifs à plus ou moins longs termes.

 

  • L’ARRIVÉE: présentation du centre équestre, où on insiste sur le côté sensoriel : sons nouveaux, odeurs de la nature, vue d’un nouveau cadre.
  • L’ABORD DU CHEVAL: le cavalier est accompagné au paddock où se trouvent les équidés. On explique comment aborder l’animal et rappelle les consignes de sécurité : comment se mouvoir sans précipitation, contrôler sa voix et ses gestes. Notre accompagnement sera fonction des capacités de chacun.
  • LE PANSAGE : c’est un temps fort où va s’instaurer la relation homme/cheval. On va pouvoir toucher, sentir, se rapprocher. Faire le parallèle entre les parties du corps de l’animal et son propre corps.
  • CORPS DE SEANCE : il est toujours préparé en amont, en fonction des objectifs de soin spécifique défini pour chaque patient. On utilisera pour cela le travail en main, la monte à crue, les jeux, différents parcours de maniabilité ou de psychomotricité.
  • LA SÉPARATION : il est fondamental de bien la préparer, notamment dans le cadre de l’autisme. Le patient doit pouvoir anticiper ce moment pour qu’il ne soit pas synonyme de frustration et de crise. Cela permet d’instaurer un cadre de travail avec un début et une fin qui sont autant de points de repères qui aident à se construire et à se retrouver.
  • LA PLACE DES PARENTS : dans le cadre des prises en charge des particuliers amenés par les parents, la place de ceux-ci est essentielle. Pour le bon déroulement de la séance, les parents seront invités à se tenir légèrement en retrait afin d’intervenir le moins possible ou d’interférer malgré aux. Le but recherché reste toujours l’acquisition de la plus grand autonomie possible pour l’enfant.

Après un temps d’accoutumance de l’activité, il sera recommandé d’avoir du matériel adapté à la pratique équestre :

  • Un pantalon type « survêtement »
  • Des bottes.
  • Une bombe (certifié selon la norme européenne EN1384) possibilité de prêt sur la structure

Le fait que le patient ait son propre matériel développera des rituels de préparation à l’activité, voire un plus fort investissement de l’activité.